La pratique de l'hypnose thérapeutique est-elle une prise de pouvoir de la part du thérapeute comme on peut se le représenter dans différents médias ? Est-ce que le patient perd réellement le contrôle ? Quelle différence entre hypnose de spectacle et hypnose thérapeutique ?
Et bien, la réponse est simplement non. Pour comprendre, il faut distinguer plusieurs types d'hypnose.
En tant qu'hypnothérapeute, nous donnons les clefs pour que la personne puisse ouvrir les portes qui ont besoin de l'être, pour modifier/changer/évoluer sur ses pensées, comportements, actions. C'est même une reprise de contrôle de la part de la personne sur ses émotions et autres leviers psychologiques. Avec une approche ouverte, bienveillante et en collaboration avec la personne selon l'école de Milton Erickson, on accompagne la personne dans son état de conscience modifié, là où certains blocages vont pouvoir être travaillés. La personne garde son libre arbitre du début à la fin de la séance. La seule chose qu'il faut évaluer avant de pratiquer l'hypnose, c'est son degré d'envie et de motivation. Quelqu'un qui ne souhaite pas être en état d'hypnose, n'y accèdera pas.
L'hypnose de spectacle, quant à elle, est un autre type d'hypnose, à but de divertissement. Elle utilise les codes du monde du spectacle (mise en scène sonore et visuelle, utilisation de l'humour, des mythes autour de l'hypnose...). Pour désigner la personne qui pratique ce type d'hypnose, on ne parle pas d'hypnothérapeute mais bien d'hypnotiseur ou de fascinateur. Messmer est le plus connu dans le domaine (nom de scène en référence à Franz-Anton Mesmer, médecin allemand fondateur de la théorie du magnétisme animal dans les années 1700). Une minorité de personnes sont ultra-réceptives à ce type d'hypnose très spécifique et sont sélectionnés dans le public en amont par des tests de suggestibilité. Les personnes qui descendent sur scène et font ce que demande l'hypnotiseur ne perdent pas réellement le contrôle, contrairement à ce qu'on pourrait croire. Elles acceptent simplement les suggestions qui leur sont faites et celles-ci sont facilitées par cette hyper-suggestibilité. Si une suggestion ne rentrait pas en adéquation avec le système de valeurs d'une personne sur scène, elle n'y répondrait pas. Ainsi, des actes malveillants ne pourraient pas être commis.
Les représentations autour de l'hypnose et la confusion autour de ces pratiques bien distinctes ont pour origine une pratique ancienne et obsolète de l'hypnose, l'hypnose directive sous forme d'injonctions "dormez, je le veux", qui n'a d'ailleurs plus sa place dans notre société.
Erickson (parmi d'autres) avec son approche thérapeutique novatrice, ouverte et bienveillante, nous a transmis un outil efficace et de plus en plus utilisé dans le champ de la médecine et de la psychothérapie.